La parité
en politique, c'est pour quand?

Le Québec est l'une des sociétés dans le monde où les luttes féministes ont mené aux plus grandes avancées pour l'égalité entre les femmes et les hommes. Pourtant, ici comme presque partout ailleurs, les femmes sont sous-représentées en politique.

Andrée-Anne et d’autres chercheures du Conseil du statut de la femme souhaitaient faire le point sur la situation des femmes en politique au Québec.

Ensemble, elles ont :

  • étudié les mesures adoptées au Québec et ailleurs dans le monde pour améliorer la représentation des femmes en politique;
  • recueilli les témoignages de dix-huit politiciennes;
  • examiné ce qui se fait en région pour soutenir la participation politique des femmes.

Quelques statistiques*
sur la présence des femmes en politique

44e

Si le Québec était un pays, il se situerait au 44e rang mondial, selon le pourcentage de femmes élues.

27%

L'Assemblée nationale du Québec est composée de 33 femmes sur 121 membres (27%).

32%

Au palier municipal, les conseils municipaux comptent 32 % de femmes.

31%

Au Québec, le Conseil des ministres compte 8 femmes sur 26 membres (31%).

17%

Seulement 17 % des mairies sont dirigées par des femmes.

* Septembre 2015.

Les obstacles
Quelles raisons expliquent que les femmes soient encore si peu nombreuses en politique?

Il y a des raisons liées à la socialisation différente des filles et des garçons.

D’autres découlent du partage inégal du travail domestique et familial.

Il y aussi d’autres obstacles à l’implication des femmes en politique, comme le manque de ressources financières des femmes ou encore la culture des partis et des institutions politiques.

Photographie de Véronique Hivon.

« Quand on devient mère, c’est un grand bouleversement, quand on devient député, c’est un grand bouleversement, quand les deux arrivent en même temps, c’est un énorme bouleversement. C’est une recherche d‘équilibre renouvelée chaque jour, c’est ça pour moi le plus grand défi de la politique. J’espère y arriver et continuer à y arriver. »

Véronique Hivon,
députée provinciale du comté de Joliette et ancienne ministre déléguée

« Ça fait partie de la culture des femmes de moins aimer le risque que les hommes. Ça a un côté positif : elles sont plus prudentes, elles ne se prennent pas pour d’autres. Mais, si on ne prend pas de risque, on n’a rien dans la vie. »

Monique Jérôme-Forget,
ancienne députée provinciale du comté de Marguerite-Bourgeoys et ministre
Photographie de Nathalie Roy.

« C’est surtout un monde d’hommes, ce ne sont pas des conditions favorables pour les femmes, il faut qu’elles aient le goût d’y aller... »

Nathalie Roy,
députée provinciale du comté de Montarville

Les stratégies

De nombreux pays ont mis en place des mesures pour augmenter le nombre de femmes en politique. Parmi les mesures les plus connues, il y a l’adoption de quotas. Une centaine de pays y ont recours et plusieurs ont connu une augmentation très rapide du nombre de femmes élues!

Et ici, comment faire pour augmenter le nombre de femmes élues?

Pour le Conseil, les partis politiques devraient atteindre la zone paritaire dans le recrutement de leurs candidates et candidats ou s’exposer à des pénalités.

Zone paritaire : le nombre de candidates et de candidats ne descend jamais sous le taux de 40 % et ne dépasse jamais 60 % en matière de représentation.

Pour faciliter la participation politique des femmes, d'autres mesures sont à mettre en place dans les domaines de :

  • la conciliation travail-famille chez les élus en politique provinciale et municipale;
  • la socialisation politique des femmes;
  • le financement de projets structurants pour soutenir la participation politique des femmes.
Photographie de Nathalie Roy.

« Je crois vraiment que c’est indispensable qu’on passe par là. Il faut des mesures positives, proactives. Juste des mesures positives, je crois que ce serait insuffisant. On ne dépasse pas ce seuil qui est le plus difficile à traverser. Quand on est à 40-45 %, ça devient irréversible, mais là à 30-33 %, il y a comme une sorte de résistance larvée. »

Louise Harel,
ancienne députée provinciale et ministre, ancienne conseillère municipale à Montréal et cheffe de l’opposition officielle

Les recommandations du Conseil

Résumé des recommandations

  • L’obligation pour les partis de respecter la « zone paritaire » lors du recrutement des candidates et des candidats.
  • La publication, par les partis politiques, d’un bilan de leurs pratiques et d’un plan d’action pour augmenter les candidatures féminines.
  • L’instauration de mesures de conciliation travail-famille en politique provinciale et municipale.
  • Le financement de projets structurants pour favoriser la présence de femmes en politique.

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Pour plus d’information sur l’avis ou les recommandations, visitez le site du Conseil du statut de la femme.
https://www.csf.gouv.qc.ca

Recherche Andrée-Anne Lacasse | Rédaction Julie Champagne et Andrée-Anne Lacasse | Conception et réalisation graphique Guylaine Grenier | Coordination du projet Sébastien Boulanger | Direction Christian Dubois | Intégration Web Alexandre Belleau