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FÉMINISME

NOM COMMUN, CAUSE COMMUNE

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Féminisme

[feminism] n. m. – Ensemble d’idées et de mouvements orientés vers un but commun : atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes dans toutes les sphères de la vie pour une société plus juste, plus heureuse et plus prospère.

« Nous sommes tous des féministes! »

CE CRI DU COEUR DE L’ÉCRIVAINE NIGÉRIANE CHIMAMANDA NGOZI ADICHIE
A FAIT LE TOUR DU MONDE ET IL NOUS INSPIRE À NOTRE TOUR.

« Et j’aimerais aujourd’hui que nous nous mettions à rêver à un monde différent et à le préparer. Un monde plus équitable. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux‑mêmes. Et voici comment commencer : nous devons élever nos filles autrement. Nous devons élever nos fils autrement. »

Pour s’engager dans le changement, chacune et chacun d’entre nous doit s’interroger sur les inégalités entre les femmes et les hommes qui subsistent dans la vie de tous les jours. Il faut aussi prendre conscience des stéréotypes qui nous emprisonnent et trouver ensemble des avenues pour s’en libérer et construire un monde meilleur.

Ce document se veut un outil pour susciter la discussion entre les femmes et les hommes, entre les générations, entre les parents et les enfants.

Bonne lecture!

L’égalité de droits, oui! L’égalité de fait… pas encore

Au Québec, depuis l’adoption de la charte des droits et libertés de la personne en 1975, la discrimination selon le sexe est interdite. Mais dans les faits, des inégalités demeurent.

Bande dessinée Égalité des droits

– Je suis fière d’être féministe. Il faudrait qu’on soit plus à le dire.

– Tu as raison. C’est juste que… le mot fait peur.

– Peur de quoi? On veut seulement l’égalité entre les femmes et les hommes… Pour un avenir meilleur pour tout le monde.

– Tu vois, moi je suis un gars et je suis féministe. Alors… c’est quoi le problème?

Les femmes subissent encore de la discrimination systémique ou du sexisme ordinaire.

La discrimination systémique est inscrite dans les pratiques ou les méthodes utilisées dans un milieu donné sans qu’il n’y ait intention ou conscience de discriminer.

Le sexisme ordinaire est la banalisation d’attitudes, de comportements ou de réflexions sexistes. Des gestes qui peuvent sembler anodins, mais qui traduisent une discrimination réelle en infériorisant les femmes. Des exemples?

  • Un vendeur de voitures qui s’adresse à l’homme du couple.
  • Spontanément, vanter la beauté d’une petite fille et les habiletés d’un petit garçon.
  • Les « ma petite madame » ou les théories sur la sensibilité ou la douceur féminine.

Autant de manifestations à l’allure inoffensive qui n’en sont pas moins lourdes à la longue…

Les agressions sexuelles, une triste réalité

Il n’y a pas d’égalité quand on parle d’agression et de harcèlement à caractère sexuel. Ces actes touchent les femmes dans une grande majorité des cas.

Bande dessinée les agressions sexuelles

– Comme cette ruelle…Tu te sentirais à l’aise, toi, de te promener toute seule, ici, la nuit?

– Pas vraiment, non

– Ben moi, je suis tannée de ça. On devrait pouvoir se sentir en sécurité partout. Ici, dans un party

– C’est vrai. Et qu’on vienne pas nous dire que les femmes l’ont cherché, hein? Personne ne veut se faire harceler ou violer!

Agression sexuelle : Geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, commis par un individu sans le consentement de la personne visée.

  • En 2016 au Québec, 4 006 agressions sexuelles déclarées ont été recensées : 87 % des victimes de ces agressions sont des femmes.
  • Seulement 10 % des agressions sexuelles feraient l’objet d’une plainte officielle.
  • Les victimes connaissent l’agresseur dans la plupart des cas (86 %).

Harcèlement sexuel : Contacts physiques non désirés ou commentaires d’ordre sexuel répétés et inappropriés.

Harcèlement de rue : Commentaires ou comportements de nature sexuelle non désirés, faits par des inconnus dans l’espace public.

La violence conjugale, c'est un crime

Au Québec, les mentalités ont beaucoup évolué. Depuis 1986, la violence conjugale est reconnue comme un crime. Malgré tout, elle est encore vécue par beaucoup de femmes.

Bande dessinée La violence conjugale

– Tu sais, la violence conjugale, on en parle peu. Pourtant, combien de nos soeurs et de nos amies l’ont vécue?

– C’est tellement difficile de briser le cycle de la violence. Beaucoup de portent jamais plainte.

La violence conjugale comprend les agressions psychologiques, verbales, physiques et sexuelles et l’emprise économique.

  • Au Québec, en 2015, les corps policiers ont enregistré 19 406 infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal.
  • Les femmes sont majoritaires (78 %) parmi les victimes.
  • Les auteurs présumés de violence conjugale sont des hommes un peu plus de 8 fois sur 10.

La violence conjugale se manifeste en quatre phases, appelées « cycle de la violence » :

  1. Le climat de tension
  2. L’agression ou la crise
  3. La justification
  4. La réconciliation ou la lune de miel
Plus scolarisées, encore moins payées

Au Québec, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à être titulaires d’un diplôme. Pourtant, leurs salaires restent à la traîne.

– Tu trouves ça normal, toi, qu’on sorte des mêmes écoles, avec les mêmes diplômes, et de ne pas pouvoir espérer avoir le même salaire?

– Attention chaud devant!

– Non… Je sais, C’est frustrant. Et c’est pas parce que les femmes sont moins performantes.

Bande dessinée scolarité salaires

  • En 2017, 62,4 % des nouveaux diplômés de premier cycle universitaire sont des femmes.
  • En 2017‑2018, 57,5 % des effectifs étudiants du collégial sont des filles.
  • Bien que les salaires des femmes s’améliorent, leurs gains n’atteignent pas ceux des hommes. En 2019, la rémunération hebdomadaire moyenne des femmes ayant un diplôme universitaire correspond à 87,1 % de celle de leurs homologues masculins.
  • Plusieurs femmes font des choix de carrière influencés par une vision traditionnelle des rôles sexuels. En 2016, les 10 principales professions exercées par les femmes regroupent 39,3 % de la main‑d’oeuvre féminine (dans les secteurs de la vente, des services, des soins aux personnes, du travail de bureau). Chez les hommes, les 10 principales professions réunissent 26,7 % de la main‑d’oeuvre.
  • Cela entraîne des différences salariales puisque les professions dites « féminines » offrent généralement de moins bons salaires.
  • La Loi sur l’équité salariale corrige, à l’intérieur d’une même entreprise de 10 employés et plus, les écarts salariaux discriminatoires. L’équité salariale est atteinte lorsque les emplois à prédominance féminine reçoivent une rémunération égale aux emplois à prédominance masculine de valeur équivalente.
Moins de pauvreté, mais encore des laissées pour compte

Malgré leur accès massif au marché du travail, les femmes sont encore plus nombreuses que les hommes à vivre la pauvreté.

Bande dessinée Pauvreté

– C’est fou! Tout coûte tellement plus cher de nos jours: la bouffe, le linge, l »appart…

– C’est vrai. Des fois, je me demande comment je ferais pour arriver si j’étais monoparentale…

  • En 2019, les femmes touchent en moyenne 25,19 $ l’heure par rapport à 28,06 $ l’heure pour les hommes.
  • La pauvreté touche particulièrement les mères chefs de famille monoparentale, les immigrantes, les autochtones et les femmes âgées.
  • En 2019, 58,1 % des personnes qui travaillent au salaire minimum sont des femmes.
  • En 2019, les femmes âgées de 65 ans ou plus sont particulièrement pauvres : 30 % d’entre elles vivent sous le seuil de faible revenu, comparativement à 20 % des hommes du même groupe d’âge.
  • Au Québec, en 2016, les trois quarts des familles monoparentales sont dirigées par une femme.
  • Le revenu total médian des familles monoparentales soutenues par une femme s’élève à 52 800 $ en 2017, ce qui demeure en deçà de celui des familles monoparentales soutenues par un homme, lequel se situe à 65 400 $. Il y a donc un écart de plus de 12 000 $ ente les revenus médians des familles monoparentales selon le sexe du parent qui en est responsable.
  • Les femmes immigrantes vivent souvent une situation économique difficile en raison notamment de leur taux d’emploi (57,6 %) bien inférieur à celui des immigrants (69 %) en 2019.
Les lieux de pouvoir, des territoires à ouvrir

Le Québec est l’une des sociétés les plus avancées en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Pourtant, les femmes sont encore sous‑représentées dans les lieux de pouvoir.

Bande dessinée Politique

– Quand j’vais être grande, je vais être première ministre.

– Ha ha ha! Bein oui! Me semble…

– Quoi? Tu m’crois pas? On s’en reparlera dans quelques années…

– Je vois pas pourquoi ça pourrait pas. On a bien élu une femme comme première ministre y’a pas si longtemps.

  • Aux élections générales de 2018, 53 des 125 personnes élues à l’Assemblée nationale du Québec sont des femmes, ce qui représente 42 % des parlementaires.
  • Si le Québec était un pays, son pourcentage de femmes élues le situerait au 11e rang mondial en février 2019.
  • À la suite des élections municipales de 2017, les conseils municipaux comptent 34,5 % de femmes, mais seulement 18,8 % au poste de mairesse.
  • En novembre 2017, les femmes demeurent sous‑représentées dans les conseils d’administration et à la haute direction des sociétés inscrites en bourse, au Québec (20 % et 19,5 %).
Les tâches familiales, moins partagées qu'on pense

Aujourd’hui, le travail domestique et familial est un peu mieux partagé que dans les générations précédentes. Cependant, les femmes en font encore plus.

Bande dessinée Les tâches familiales

– Ben… me semble que les gars en font maintenant autant que les filles, non?

– Ça s’améliore, oui c’est sûr… Mais c’est encore la femme dans la plupart des cas qui en fait plus: la planif, les enfants, la bouffe, alouette! C’est fou!

– Tu proposes quoi? que les gars prennent plus d’initiatives? Houlà!!!…

  • Elles consacrent en moyenne 3,29 heures par jour au travail domestique et au soin aux enfants, soit 1,02 heure de plus que les hommes (2,27), une différence de plus de 30 %.
  • L’inégal partage du travail domestique est encore plus marqué lorsque l’on tient compte de la « charge mentale » (anticiper, planifier, déléguer).
  • Les hommes sont nombreux à prendre un congé de paternité (80 %), mais bien peu se prévalent du congé parental, partageable entre les parents. Les deux tiers des pères ne le prennent pas du tout.
  • Le congé parental est plus souvent pris par la mère seule (73,2 % des cas), que par un père seul (2,4 % des cas).
La construction d'une fille ou d'un garçon

Une socialisation différenciée des filles et des garçons contribue à reproduire les inégalités entre les sexes.

Bande dessinée stéréotypes

– Ah… encore un film rempli de clichés. J’en peux plus! Tellement rétrograde.

– Des princesses pour les filles, des superhéros pour les gars… On réinvente pas la roue, hein?

– Non, difficile de changer les mentalités quand on bombarde nos enfants avec ces images.

La socialisation est la façon dont la société forme et transforme les individus.

  • Avant même la naissance de l’enfant, les parents se comportent différemment s’ils attendent un garçon ou une fille. La chambre, les jouets, les vêtements, les projets et les attentes varient en fonction du sexe de l’enfant à venir.
  • La famille, l’école, les jouets, les livres, les médias ou les vêtements véhiculent des stéréotypes de genre.
  • Ces stéréotypes peuvent avoir une influence sur les choix scolaires et professionnels des filles et des garçons.
  • Les représentations médiatiques, quant à elles, valorisent des modèles corporels stéréotypés qui entretiennent des conceptions sexistes de ce que devrait être une femme ou un homme.
Le féminisme? Loin d'être dépassé

Le féminisme n’est ni un discours qui vise à dépeindre les femmes en victimes ni un combat contre les hommes. Son objectif est plutôt l’atteinte de l’égalité de fait entre les femmes et les hommes.

Bande dessinée Féminisme

– Bon, y’a encore beaucoup à faire, mais… on peut être fières du chemin parcouru.

– Oui! On a fait des pas de géantes! Et il faut continuer

– En effet… L’égalité entre les femmes et les hommes, c’est toute notre société qui va en bénéficier!

Même si certains discours affirment que cette égalité est déjà là et remettent en question la pertinence du féminisme, les inégalités sont bien réelles. Dans bien des domaines, beaucoup de chemin reste à faire.

L’égalité entre les femmes et les hommes, c’est à toute la société que ça profite.

Le féminisme, c’est notre cause commune!

La journée internationale des femmes, toujours pertinente!
La journée internationale des femmes, toujours pertinente!

Le 8 mars est l’occasion de souligner les avancées des femmes au Québec, mais aussi de se rappeler l’importance de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Plusieurs événements sont à l’origine de la Journée internationale des femmes. Les principaux : le Woman’s Day en Amérique (1909) et la Journée des femmes en Europe (1910), deux manifestations pour l’obtention du droit de vote des femmes.

Au Québec, l’intérêt pour cette journée est avivé par le mouvement de libération des femmes. Le 8 mars 1971, le Front de libération des femmes lance officiellement une campagne nationale pour l’avortement libre et gratuit.

Un peu plus tard, en 1977, l’Organisation des Nations Unies officialise cette journée qui depuis est devenue une occasion de reconnaître les droits des femmes dans de nombreux pays.

Le 6 décembre est la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. Soulignée officiellement pour la première fois en 1991 par le Parlement du Canada, cette journée commémore le meurtre de 14 jeunes femmes à l’École Polytechnique de Montréal le 6 décembre 1989.

Chaque année, les douze jours qui précèdent la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes du 6 décembre, soit du 25 novembre au 6 décembre, constituent partout dans le monde des journées de sensibilisation aux violences faites aux femmes.

Principaux documents consultés

Cette infographie, mise à jour en septembre 2020, est tirée de la brochure Féminisme nom commun cause commune du même nom publiée en 2016.

Illustrations et concept visuel : Anne Villeneuve

FÉMINISME

NOM COMMUN, CAUSE COMMUNE

Une publication du Conseil du statut de la femme

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